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FRANCE 2030

Comment financer le développement des protéines de légumineuses ?

protéines

Réduire la dépendance de la France aux importations de matières riches en protéines végétales, notamment le soja, améliorer l’autonomie alimentaire des élevages et développer une offre de légumes secs locaux tels que les lentilles, les pois chiches, les haricots ou les fèves. Si vous êtes porteur d’un projet innovant ayant pour objectif l’un de ces points, vous pourriez le déposer dans le cadre de l’appel à projets Développer les protéines végétales et diversifier les sources de protéine, géré par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). La date de clôture du premier volet, Protéines de légumineuses, est le 28 avril 2022.

Les projets attendus auront une durée de trois à six ans et doivent proposer des études portant sur une meilleure connaissance des ressources génétiques chez les légumineuses, les inocula et leurs valorisations dans le cadre de la sélection variétale, et sur la compréhension des mécanismes conduisant à la production de protéines dans la plante ainsi que sur leur aptitude à une transformation alimentaire, tout en considérant les conditions permettant leur adoption par les agriculteurs et les consommateurs, et le développement de filières durables.

Les projets, couvrant des TRL allant de 2 à 6, devront être partenariaux et impliquer au moins un organisme de recherche (qui le coordonnera) et une entreprise. Ils devront également prendre en compte au moins deux des trois axes proposés : production de légumineuses, transformation et consommation de légumineuses, et diversification et optimisation. Le montant de l’aide demandée devra être compris entre 1 million d’euros (soit une assiette de dépenses totale de 2 millions d’euros) et 3 millions d’euros (soit une assiette de dépenses totale de 6 millions d’euros), suivant le principe d’un euro d’aides de la part de l’ANR pour chaque euro apporté par les partenaires.

Les projets seront évalués pour leur excellence et ambition scientifique, la maturation des connaissances et les conditions de leurs déploiements en situations réelles, la qualité du consortium, les moyens mobilisés et la gouvernance, et leurs impacts et retombées.

L’importance des protéines de légumineuses

Les légumineuses, plantes particulièrement riches en protéines et ayant la propriété de fixer l’azote atmosphérique dans le sol, sont intéressantes pour diversifier l’origine des protéines pour l’alimentation humaine et pallier la massification des pratiques agricoles. Or la France, tout comme l’ensemble de l’Union européenne, importe environ 50 % de sa consommation de protéagineux pour l’alimentation humaine et 40 % des matières premières riches en protéines utilisées en alimentation animale, avec des effets indirects sur la déforestation dans certains pays exportateurs.

A contrario, le développement des surfaces en légumineuses en France permettrait d’améliorer le bilan environnemental de l’agriculture par la réduction des besoins en fertilisation azotée minérale, ce qui permettrait des économies d’énergie fossile et une diminution des émissions de gaz à effet de serre, et par la diversification des rotations, ce qui favoriserait une production intégrée économe en pesticides.

Malgré ces atouts, les légumineuses ne représentent aujourd’hui qu’une faible part de la répartition en grande culture en France. Leur implantation présente des multiples difficultés. Elles affichent des rendements moins élevés et plus instables que les cultures majeures. Mal insérées dans les systèmes de culture, ces espèces peuvent également être affectées par des problèmes de pathogènes importants pour lesquels il n’existe pas aujourd’hui de solution.

Au stade de la transformation, les industriels rencontrent des difficultés pour la mise en forme de produits composés à 100 % de légumineuses et doivent également remédier à certains défauts organoleptiques et à la présence de facteurs antinutritionnels. Par ailleurs, la tradition d’une alimentation riche en légumineuses s’est largement perdue en France et les services rendus par les légumineuses ne sont aujourd’hui pas valorisés par le marché. Il est à noter également que les investissements en R&D sur les légumineuses (à l’exception du soja) sont faibles par rapport à ceux consentis sur les espèces considérées majeures, ce qui explique notamment que l’offre variétale soit aujourd’hui très limitée.

Ce sont autant de verrous que cet appel à projets, lancé dans le cadre du plan d’investissement France 2030, cherche à enlever.

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