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L’Europe sera en concurrence avec l’innovation technologique pour la décarbonisation de l’économie, grâce aux importants investissements du Green Deal
Clara de la Torre, Directrice adjointe de la DG Climat et le député européen Nicolas Gonzalez Casarès soulignent l’opportunité unique que représente la transition énergétique pour le secteur public et les entreprises. Ils ont participé au petit-déjeuner sur le Green Deal et la future loi sur le climat organisé par la Chambre espagnole en Belgique et au Luxembourg en collaboration avec ZABALA.
L’Europe a une occasion unique de découpler définitivement la croissance économique des émissions de CO2. Au milieu de la pandémie mondiale provoquée par la COVID, l’engagement de la Commission européenne en faveur de la transition énergétique et le Green Deal (100.milliards d’euros) s’avèrent être le moyen viable pour l’Europe de continuer à se différencier par l’innovation et la compétitivité. La Commission et le Parlement européen ont tous deux pour objectif la neutralité climatique d’ici 2050. Pour y parvenir, la réduction estimée des émissions doit atteindre 50-55% d’ici 2030. Le Parlement a un projet plus ambitieux qui estime la réduction à 65% pour entamer les négociations.
Ce sont là quelques-unes des conclusions le plus pertinentes du débat organisé par la Chambre espagnole en Belgique et au Luxembourg en collaboration avec ZABALA, ayant eu des intervenants experts dans la définition des politiques européennes dans ce domaine : la directrice adjointe de la direction générale du climat de la Commission européenne, Clara de la Torre, et le député européen Nicolas Gonzalez Casarès, membre de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie du Parlement européen (commission ITRE) et rapporteur fictif de la future loi sur le climat.
La reprise sera-t-elle verte ?
Lors de son discours, Clara de la Torre a souligné le rôle de la digitalisation et de la transition verte pour le futur de l’Union Européenne (UE), « 25% des financements doivent être des investissements relatifs à la lutte contre le changement climatique. La reprise sera verte et durable et si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas une reprise. » Son message était fort à cet égard : « Le coût de l’inaction est bien plus important que la valeur ajoutée. Les problèmes de santé et les inondations sont bien plus onéreuses. »
Elle a ajouté que l’économie et la compétitivité en bénéficieraient. Elle a ainsi fait remarquer que les énergies renouvelables sont déjà les moins coûteuses , compte tenu de tous les impacts. Quant à l’éventuelle destruction d’emplois dans les secteurs ayant une moindre capacité d’adaptation, elle estime que des instruments tels que le fonds social et le fonds pour une transition équitable devraient servir à générer des emplois qualifiés dans des secteurs alternatifs. « L’investissement dans les nouvelles technologies et l’innovation est une source sûre de croissance. L’Europe est en concurrence compétition avec la qualité et l’innovation. C’est une opportunité en or qui nous permettra de ne pas faire les mêmes erreurs commises par le passé qui nous ont amené à une fin certaine. »
Dans la même optique, elle a souligné la nécessité d’une collaboration public-privée, un fait qui s’est révélé être important durant la crise de la COVID. Les budgets doivent être orientés en ce sens, et l’Alliance pour le climat est une démonstration de ce dernier.
Dans le même esprit, elle a souligné que l’Europe peut être fière « d’être la seule partie du monde à disposer d’un cadre juridique qui nous oblige à réduire les émissions d’ici 2030 ». La Commission s’emploie à réaliser une analyse d’impact afin enforcer cette ambition et de préciser la combinaison de mesures politiques nécessaires pour atteindre ces objectifs. La loi européenne sur le climat est en cours d’élaboration et doit être mise en œuvre par les Etats membres. C’est la façon de mettre en œuvre le Green Deal. « Le Green Deal n’est pas qu’une question de politique climatique, d’économies technologiques, de circulation, de biodiversité, de changement de comportement, de chaînes de valeur, ou de politique industrielle. Il s’agit d’une vision globale de toutes les composantes de notre système économique, » a déclaré le député européen Nicolás González Casares.
Pour le représentant au Parlement européen, il est nécessaire que le pacte climatique aille au-delà de la législation et que tous les secteurs de la société soient impliqués. Une fois encore, le partenariat public-privé est au centre des discussions, ainsi que le rôle de la citoyenneté européenne. L’innovation sociale et la participation citoyenne sont depuis longtemps des acteurs clés pour l’Europe, à présent leur considération est essentielle dans toutes les directives. Cela montre le changement du rôle des citoyens dans les lignes directrices de l’électricité et de l’énergie renouvelable. Les autorités locales et régionales gagnent également du terrain dans ce domaine.
La Loi sur le Climat doit concrétiser la voie vers la neutralité climatique. Pour ce faire, une analyse d’impact est essentielle et ses résultats seront intégrés dans les discussions finales.
Un autre thème récurrent associe la cohésion et les engagements climatiques en Europe. González Casares a souligné que les objectifs les plus ambitieux du Parlement consistaient à la neutralité des émissions qui doit être atteinte par chaque Etat membre, et pour cela il n’y a pas d’autre remède que de faire des progrès en matière d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables, d’évolutiondes systèmes de transport, d’électrification, etc.
Le « Just Transition Fund »
Dans ce scénario, le Just Transition Fund envisagé par la Commission est essentiel. L’idée est de multiplier son budget par cinq. « Il sera principalement consacré aux pays qui doivent décarboniser leur économie, comme la Pologne », a déclaré le député européen.
Les difficultés et les opportunités
Il existe un potentiel d’investissements très importants et, pour cela, la ‘taxonomie’ jouera un rôle clé dans la définition de ce qui est vert et ce qui ne l’est pas afin de soutenir le financement des technologies durables. « Les entreprises ont un rôle décisif à jouer pour avancer sur cette voie. Avec ces outils et ce cadre règlementaire, il est temps d’agir », a déclaré le député européen. Et à la lumière de ces opportunités commerciales, « la législation doit être ferme et sûre afin de pouvoir être appliquée ».
La loi sur le climat affectera le trafic des émissions, et elle est prévue d’inclure de nouveaux secteurs tels que la construction. Tous les secteurs ne sont pas aussi sensibles à un changement de prix, et cela fait partie de l’analyse d’impact réalisée par la Commission.
Quoi qu’il en soit,, l’Europe se trouve à un moment crucial de la négociation des budgets, de la manière dont cet argent va être investi au cours des sept prochaines années. Tout semble indiquer que l’engagement en faveur de l’innovation sera vert et durable, et qu’il y aura des opportunités uniques pour ceux qui sont flexibles, engagés et préparés à cette transformation.