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Cancer

Les thérapies CAR-T, des opportunités dans la lutte contre le cancer

thérapie CAR-T

Le traitement de certains types de cancer a été révolutionné par les thérapies Chimeric Antigen Receptor T cell (CAR-T), une approche innovante de la thérapie génique, qui consiste à modifier génétiquement les cellules du système immunitaire du patient pour les rendre plus efficaces dans la lutte contre le cancer. La thérapie CAR-T vise à modifier en laboratoire les cellules T du corps humain – un type de globules blancs qui jouent un rôle crucial dans la réponse immunitaire de l’organisme – afin qu’elles se transforment en une sorte d’agents qui recherchent et détruisent les cellules cancéreuses. De cette façon, elles peuvent attaquer certains types de leucémies et de lymphomes.

Ces thérapies sont capables d’inverser la situation chez au moins 30 % des patients chez qui une tumeur sanguine aurait réduit à néant toute chance de continuer à vivre. Les cellules CAR-T representent donc la dernière et révolutionnaire pièce manquante dans l’arsenal de lutte contre le cancer. La thérapie cellulaire CAR-T est en train de révolutionner le pronostic et l’espérance de vie des patients atteints de certains types de cancer, et son parcours ne fait que commencer.

Cependant, cette nouvelle génération d’immunothérapies personnalisées pose également de nouveaux défis sanitaires, réglementaires et financiers, qu’il est souhaitable d’anticiper afin d’optimiser leur approche au sein du système de santé. N’oublions pas que ces thérapies innovantes doivent être mises en œuvre dans un système de santé dont les structures organisationnelles, humaines, comptables et de gestion datent du 20e siècle.

D’un côté, les thérapies CAR-T représentent, par son ampleur, un défi considérable pour le système national de santé, pour ses professionnels ainsi que pour les patients et leurs familles. De l’autre côté, leur réalisation ouvre la voie à de nouveaux modèles de recherche et de financement au niveau européen et international.

Comment fonctionne la thérapie CAR-T

Prélèvement de cellules T. Les cellules T sont prélevées sur le patient par le biais d’un processus appelé leucophérèse.

Modification génétique. Ces cellules T sont ensuite génétiquement modifiées en laboratoire, afin d’exprimer un récepteur d’antigène chimérique (CAR). Ce récepteur est spécifiquement conçu pour reconnaître les antigènes présents sur les cellules cancéreuses et se lier à ceux-ci.

Expansion cellulaire. Une fois modifiées, les cellules T sont cultivées en grand nombre en laboratoire afin de générer une population suffisante de cellules CAR-T.

Préparation du patient. Pendant ce temps, le patient subit un traitement de conditionnement qui peut inclure une chimiothérapie de faible intensité afin d’éliminer une partie du système immunitaire existant et de permettre aux cellules CAR-T d’accéder plus facilement à la tumeur.

Infusion de cellules CAR-T. Une fois que les cellules CAR-T ont été cultivées en quantité suffisante, elles sont administrées au patient par perfusion intraveineuse. Ces cellules modifiées se multiplient dans l’organisme du patient et, en reconnaissant les antigènes du cancer, attaquent et détruisent les cellules malignes.

Réponse et suivi. Après la perfusion de cellules CAR-T, le patient est étroitement surveillé afin d’évaluer la réponse au traitement, ainsi que pour contrôler et gérer les effets secondaires éventuels. Les thérapies CAR-T donnent de bons résultats dans le traitement de certains cancers réfractaires ou récurrents. Cependant, il s’agit de thérapies expérimentales qui font face à de nouveaux défis, et chez certains patients, elles peuvent avoir des effets secondaires négatifs rares, tels que l’encéphalopathie associée au traitement ou le syndrome de libération de cytokines.

Une niche d’opportunités

L’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA, en anglais) a jusqu’ici approuvé l’immission sur le marché de cinq thérapies CAR-T et il y a environ un millier d’essais cliniques concernant ces cellules dans le monde. Le marché de ces thérapies est dominé par trois grandes entreprises : Gilead Sciences et Bristol Myers Squibb, basées aux États-Unis, et Novartis International, basée en Suisse.

Comme ces thérapies ont fait des progrès significatifs dans la lutte contre le cancer, des recherches sont en cours pour améliorer leur efficacité et leur sécurité et pour étendre leur application à d’autres types de cancer tels que le cancer du poumon, du sein et de la prostate.

Un autre nouveau créneau réside dans l’exploration de la combinaison de ces thérapies avec d’autres approches telles que la thérapie génique, l’immunothérapie ou la thérapie ciblée, afin d’améliorer l’efficacité du traitement et de surmonter d’éventuelles résistances.

Publié en 2021, le Plan européen contre le cancer prévoit le lancement de 10 initiatives phares et de 32 actions, et des financements de plus de 4 milliards d’euros sur la période 2021-2027. Dans ce cadre, le programme de financement de la R&D et innovation de l’UE Horizon Europe investira plus de 2 milliards d’euros afin de soutenir le développement de nouvelles cibles CAR-T (pilier 1, ERC, MSCA).

Ces fonds seront destinés également au développement de technologies innovantes pour la fabrication avancée et durable de ces thérapies grâce au programme EIC dans le pilier 3, ainsi qu’aux premières phases de validation clinique de celles-ci par le biais des appels à projets du pilier 2, cluster Health et la Mission Cancer.

En outre, le programme EU4Health vise à investir plus de 1,25 milliard d’euros dans des actions visant à permettre aux systèmes de santé de faire face à la mise en œuvre de ces thérapies innovantes.

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